Gare à Durandal ! Les enfants étaient terrorisés. Mademoiselle L brandissait Durandal, un double mètres en bois, aux bouts ferrés avec lequel elle pouvait atteindre les premiers rangs sans quitter sa position assise derrière le bureau. Mademoiselle L était un personnage. Plus large que haute, elle fumait comme un sapeur, crachait et jurait comme un charretier. Ceci dit, elle jouissait dans le quartier d’une excellente réputation, on la disait efficace et dévouée. Le matin en arrivant en classe et après avoir allumé le poêle, elle retirait ses chaussures, enfilait ses charentaises, la leçon de morale pouvait commencer, toujours illustrée par un dicton ou un proverbe bien senti. De la fenêtre de sa classe au troisième étage de l’école elle pouvait surveiller son chien qui batifolait sur le balcon de son appartement, juste en face, de l’autre côté de la rue. A dix heures elle se précipitait pour qu’il accomplisse sa promenade hygiénique. Mademoiselle L. avait pour habitude
Nouvelles, contes, récits, humeurs, dessins, photos et toutes sortes de choses. Auteur: Claude Weill. Copyright-tous droits réservés.