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Sur mon balcon pendant le confinement

16 mars ·

Face à mon balcon
Un nid de pies
Je les connais
Je les vois tous les jours
Mais maintenant
J'entends
Les cris des jeunes qui appellent les parents
5
C'est le " chat jaune "
Je le connais
Il me connait
Je le salue toujours en passant
Là, je le vois de loin
Mais sa présence est rassurante
L’image contient peut-être : voiture
5


17 mars ·


Je pense à la vie quotidienne des anciens gardiens de phares , elle est un peu la nôtre...sauf qu'au lieu de contempler le coucher de soleil au dessus de l'océan, je vois des gens emmitouflés dans des écharpes qui promènent leurs chiens.
1
18 mars ·
De mon balcon
""..je ne vois que le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie..."
L’image contient peut-être : arbre, ciel, plante, plein air et nature



17 mars ·


Tea time...on ne se laisse pas abattre !
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20 mars ·
Ce soir, vendredi, je vois circuler des livreurs uber eat, esclaves sans protections












.22 mars ·
Ma voisine
Aucune description de photo disponible.


24 mars ·
Vu du balcon : il y a un type...il balade son chien' 5 ou 6 fois par jour...il doit être incontinent ce chien









25 mars ·

Bon, parlons d'autres choses. Ces récits sont traduits de papyrus qui ont parfois 4000 ans. Le plus étonnant est qu'on y trouve des thèmes qu'on rencontrera plus tard dans l'Odyssée, les aventures de Sindbad le Marin ou de Nasr Eddin Hodja, voire dans les contes de fées comme la Belle au Bois dormant. Doit on penser à une circulation des idées par delà le temps et l'espace ? Doit on penser à une forme universelle de l'imaginaire c'est à dire un langage commun de l'inconscient ( merci. Tonton Freud) ? A l'existence de structures fondamentales de la pensée communes à toute l'humanité ( merci Tonton Lévi-Strauss)?
Mais quel dommage qu'on ne puisse remonter au delà du néolithique et connaître par exemple les mythes qui inspirèrent les gravures de la grotte de Lascaux !
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui mais ça fait du bien de voyager.
Allez, une dernière pour la route, et qui risque de fâcher les hellénistes acharnés, on est redevable de beaucoup de choses à l'Égypte antique.
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8
27 mars ·


J'ai reçu mes pinceaux japonais ( commandés avant le confinement)


·


Du balcon : entendre les oiseaux en ville, au cœur de la matinée, c'est plaisant !


28 mars ·

Avis
C'est sûr , il y aura des comptes à régler... après et peut être aussi pendant. Mais il y a tant de trucs angoissants et angoissés, tant d'informations fausses, tronquées, tant d'affirmations péremptoires, tant de conneries aussi parce qu'il faut nommer les choses...sur FBK, que j'ai décidé de maintenir un journal sinon apaisant, du moins apaisé, pendant toute la durée du confinement. Et je n'en pense pas moins...



30 mars ·

Vu du balcon.
Le nourrisseur des chats, des oiseaux, vient de passer avec son chien, un chien très calme, très tolérant. On s'est salué.
30 mars ·

Confinement : le balcon
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1 avril ·

1er avril... Nous sommes comme des poissons dans un aquarium !
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Je m'efforce à l'objectivité, mais franchement, la mouche : c'est un animal assez con !Toutes les fenêtres sont ouvertes...et bien non! Elle va vrombir et s'efforcer de trouver une issue dans les recoins les plus tordus ! Et je n'ai aucune envie de partager avec elle mon confinement.






















De mon balcon ( dans la vie réelle). Débarquement ce matin d'un couple de ramiers venus on ne sait d'où . Fatigués, ils se reposent sur un toit. Les poules ont l'air en pleine forme,elles ne cessent de caqueter. Les pies s'activent pour nourrir une progéniture que l'on ne voit pas mais qu'on entend. Le chat orange est visiblement une chatte dont le ventre s'arrondit de jour en jour. Je me demande où et comment se produira l'événement...
L’image contient peut-être : arbre, ciel, plante, plein air et nature






Pensées pascales
Ursula, appelons là ainsi, c'est plus simple, plus convivial , plus familier aussi, Ursula donc, présidente de la commission européenne, annonce tout de go , ( j'adore cette expression) que les personnes âgées ( j'ignorais en être, mais il a fallu que ce satané virus passe par là pour que j'apprenne que j'en suis) devront attendre vraisemblablement la fin d'année pour être libérées. Bien entendu cette perspective m'exalte; d'ici la fin du confinement, je pense que je connaîtrai tellement les coins et recoins de mon domicile que je pourrais m'y déplacer les yeux fermés. C'est une expérience intéressante et certainement pleine d'enseignements sinon de surprises. Ne me demandez pas quels seront ces enseignements, je vous répondrai en janvier 2021. En attendant je vais tenter de mettre la main et de jeter les yeux ( ouverts) sur le bouquin de Xavier de Maistre intitulé : Voyages autour de ma chambre, qui me semble être indispensable à lire dans ces circonstances !

De mon balcon , (dans la vie réelle)
Les poules n'aiment pas le temps pluvieux ( plus vieux qu'hier.., bon je sais...mais je ne peux pas m'en empêcher !). Elles sont étrangement silencieuses, les pies de même. Les merles apparemment ne sont pas perturbés. Je crois comprendre l'expression ' poule mouillée" . Voilà mes observations ornithologiques du jour.


·
Les gens qui marchent dans la rue sont étrangement seuls, et je pense à cela :




14avril ·

Du balcon, dans la vie réelle
La gars qui, tous les jours, va lustrer, pendant quinze minutes, avec un produit que je ne peux identifier de loin et une brosse douce, sa voiture qui n'a pas quitté le parking depuis trois semaines, doit certainement pratiquer un rituel magique. Sinon, je ne comprends pas!



Quand j'entends ces médecins aux pedigrees scientifiques et universitaires longs comme le bras émettre doctement des avis différents ou contradictoires sur les traitements et le confinement, moi, pauvre et ignorantissime pékin (ah! non! mot à éviter aujourd'hui) , je ne sais plus que croire; cela me fait penser à cette scène du Malade Imaginaire:
......................
TOINETTE.- Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l’on batte comme il faut. Ahy, je vous ferai bien aller comme vous devez. Hoy, ce pouls-là fait l’impertinent ; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ?
ARGAN.- Monsieur Purgon.
TOINETTE.- Cet homme-là n’est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi, dit-il, que vous êtes malade ?
ARGAN.- Il dit que c’est du foie, et d’autres disent que c’est de la rate.
TOINETTE.- Ce sont tous des ignorants, c’est du poumon que vous êtes malade.
ARGAN.- Du poumon ?
TOINETTE.- Oui. Que sentez-vous ?
ARGAN.- Je sens de temps en temps des douleurs de tête.
TOINETTE.- Justement, le poumon.
ARGAN.- Il me semble parfois que j’ai un voile devant les yeux.
TOINETTE.- Le poumon.
ARGAN.- J’ai quelquefois des maux de cœur.
TOINETTE.- Le poumon.















De mon balcon dans la vie réelle
Il y a je crois comme une mésentente entre pies et corbeaux. Ceux-ci ont voulu se poser un instant sur l'arbre aux pies. Ce fut bruyant.
Encore 4 semaines, je vais avoir du mal à trouver des poèmes répondant aux règles que je me suis fixé mais je maintiendrai. Je les veux courts et un peu japonais dans la forme, c'est à dire d'une esthétique fondée sur l'économie verbale. Je trouve que la poésie occidentale est souvent trop verbeuse, abondante et inutilement décorative . Bien sûr, je pourrais puiser constamment dans la réserve aux haïkus, très à la mode, mais ce serait une solution de facilité. Bref, cela me plonge dans un travail de recherche quotidien, qui, on ne le dirait pas, m'occupe sainement plusieurs heures.
Le silence matinal est uniquement troublé par les voix lointaines des enfants de la crèche voisine, enfants des "soignants" et des personnels des différents services qui travaillent pour nous.
Une chose amusante à regarder : le disparate des masques improvisés des rares passants, il y a des masques à carreaux, à pois, à rayures, des masques unis, des masques colorés... l'imagination au service de la gestion de pénurie.


De mon balcon dans la vie réelle
Temps très douçeâtre aujourd'hui, agréable, un peu mou.. Je m'installe confortablement et avec délectation dans cette torpeur élémentaire. Le ciel est voilé, laiteux. Les poules cependant, ont eu un moment d'excitation , pas des gloussements, des cris d'alerte, un chat sans doute qui passait. Et les pies, inlassablement vont et viennent, mais je ne vois plus leur nid, les feuilles de l'acacia le cachent désormais. Les automobiles stagnent et somnolent sur le parking comme un troupeau de morses avachis sur un roc.



Il pleut sur Nantes..,
Depuis le début de l'évènement... oui le mot autant que la chose, ressassé, commence à me lasser...on l'avait oubliée, la pluie. Ça change et tout changement en ce moment est bon à prendre, même s'il fait un peu frisquet. Je ne passerai pas l'après midi sur le balcon, seulement de temps en temps pour contempler la grisaille. Alors je me promène sur le net...et là, tout a changé. Beaucoup moins de nouvelles frelatées, c'est bien plus.. je cherche le mot.. c'est plus propre. De la musique, des chansons, des propositions de lectures, et des réflexions, des pensées. On pense beaucoup, c'est rassurant..Par exemple aujourd'hui, les pensées d'Edgar Morin , ce jeune homme de 99 ans. On pense le pendant, bien sûr , et surtout l'après. Après la pluie, le beau temps... mais là, c'est nous qui ferons la pluie...ou le beau temps. Ce dicton simpliste est à méditer.


“C’est en cherchant l’impossible que l’homme a toujours réalisé et reconnu le possible, et ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait le possible n’ont jamais avancé d’un seul pas"
Une belle pensée de Bakounine pour éclairer cette journée, quand le soleil et l'air du temps, font grise mine.




De mon balcon : visiblement les chiens ne respectent pas la distanciation sociale. Les gens discutent à trois mètres de distance pendant que leurs chiens folâtrent et se hument allègrement: contacts indirects par chiens interposés.


Extrait de la communication du docteur Glümstuck, psychanalyste, sur le phénomène du stockage des rouleaux de papier-toilette.
On a pu constater dans de nombreux pays, lors de l'annonce de la nécessité du confinement un phénomène étonnant. Les consommateurs, dans le même temps qu'ils se ruaient dans les commerces pour stocker de la nourriture, ont fait des provisions colossales de papier-toilette, au point de provoquer des pénuries Ce phénomène a été largement commenté dans la presse, mais, outre son côté apparemment absurde, il mérite d'être analysé et élucidé.
Ce que nous allons tenter de faire ici.
On peut considérer le confinement, et le terme est judicieux, comme un enfermement dans un lieu familier et à tout prendre relativement confortable puisqu'on doit s'y sentir protégé du monde extérieur. Tels sont d'ailleurs le sens et la raison donnés officiellement à ce procédé. Le confinement peut donc être envisagé comme un retour à la situation foetale . Il est d'autant plus assimilable à une retrouvaille avec le stade prénatal qu'il s'accompagne d'une crainte, d'une peur du monde environnant, vécu comme agressif et dangereux. le phénomène de recherche du repli dans une position foetale, dû à la peur du danger, est bien connu des psychanalystes. On a donc affaire à un phénomène analogue.
Mais ce repli passe par des phases préparatoires, et c'est là que l'on peut trouver une explication à cette accumulation compulsive qui n'est donc pas un simple trouble obsessionnel comme on peut l'observer dans les cas cliniques.
Il faut noter que l'engrangement du papier toilette accompagne celui de la nourriture. Le souci de l'absorption s'accompagne du souci de l'excrétion. Alimentation et défécation : ce sont bien les caractéristiques du premier stade infantile. On pourrait ainsi dire que les préparatifs au confinement sont des préparatifs à une régression aux stades oral et anal. Lorsque des population entières procèdent ainsi, dans un moment de panique à ces achats qui pourraient paraître insensés, elles marquent donc leur volonté de retourner à la demeure-mère protectrice, de régresser au stade du nourrisson.
Le stockage du papier-toilette est le signe d'un acquiescement â une régression vers un stade infantile.
















De mon balcon
Pendant que l'on confine, d'autres prennent leurs aises...Elle se promène tranquillement sur la chaussée mais sans trop s'eloigner des jardins. C'est une aventurière.
L’image contient peut-être : voiture et plein air














· Je fume ma pipe sur le balcon, sans arrière-pensée, aspirant goulûment les bouffées salvatrices. Merci aux chercheurs qui me délivrent de toute culpabilité.
Ceci n'est pas une pipe, c'est un remède !




De mon balcon
Un soleil paresseux qui perce par moments le ciel laiteux. Je trempe le chant des merles dans ma tasse de café, mélange étrangement harmonieux.

De mon balcon
Les premières Hirondelles ! Cette normalité est rassurante. D'abord une, je n'étais pas très sûr. Puis un vol de trois, puis d'autres, ou les mêmes, qui ont choisi leur coin de ciel.

26 avril

La mouche
La mouche est stupide, inepte. Je lui indique le battant de fenêtre ouvert, je la guide, je la rabats sur l'ouverture. Rien à faire, elle préfère se fracasser sans cesse contre la vitre. Que se passe-t-il dans ce cerveau confus, et la mouche a- t'elle un cerveau ? . J'en doute. La mouche est une erreur, une aberration de la nature, une atteinte à l'équilibre naturel. L'existence de la mouche est un argument à inexistence d'un dieu. Certaines personnes ont peur du crapaud, mais le crapaud mange les mouches, d'autres craignent les araignées, mais les araignées mangent les mouches, d'autres encore sont effrayés par les chauves-souris, mais elles chassent les mouches, elles aussi. Ces petites bêtes sont utiles. Mais la mouche a- t'elle une utilité autre que d'être l'une des proies de ces adorables prèdateurs ? Et celle-ci qui continue à bombiner et à heurter le carreau...Oui, je prends la mouche, mais je suis excédé par le manège insensé de cet être maléfique, la mouche est le mal, une tache indélébile sur le tissage de l'harmonie universelle.
Ah la sale bête !!!



L'ambiguïté de l'Autre en temps de pandémie
Un des effets de cette pandémie est le statut étrange et ambigu de l'autre. L'autre, celui que l'on recherche et que l'on fuit. Celui avec qui l'on multiplie les liens, virtuels, éloignés, avec qui l'on maintient et resserre la solidarité, mais aussi celui que l'on évite, que l'on redoute, qu'on maintient à distance, celui qui peut éventuellement porter et donner le mal. Ce mouvement de rapprochement dans le virtuel et de distanciation dans le réel n'est pas sans danger. Il pourrait se produire un phénomène de cristallisation : délimiter une certaine catégorie d'autres, et la désigner comme l'origine du malaise produirait la fixation de celui-ci sur un objet précis. Cela c'est déjà produit par le passé et cela s'esquisse dans certains messages qui apparaissent sur les réseaux virtuels


De mon balcon
Il pleut sur Nantes... Depuis que l'on confine ce n'était pas arrivé. Les oiseaux sont silencieux,et l'on n'entend que le crépitement de la pluie sur le macadam. Les arbres sont différents, d'un vert plus vert, d'un Vert irlandais .La variation du paysage coutumier est comme un voyage.
7

Je suis déconfit ; ce déconfinement risque de finir en déconfiture.


De mon balcon
Il pleut, il vente. Entre bouffées et averses, lorsque le soleil tente une percée timide, les enfants de la crèche voisine font de brèves incursions sur la pelouse. Aujourd'hui les merles sont loquaces. Je ne comprends ni leur langage, ni leurs mœurs. Ce temps, dirait-on, leur plaît. Je n'ai pas vu les pies, mais lorsque je regarde le balancement du nid, j'espère qu'elles ont le pied marin.
Les passants sont rares et je m'interroge sur l'efficacité d'un masque artisanal en tissu... trempé.L' époque est étrange et l'on se pose des questions bizarres.
Des cheminées fument, c'est un jour à rester au chaud, chez soi, à se confiner...

L'un des effets de cette méchante épidémoche est que nous les dérisoires dinosaures antédiluviens, particulièrement visés par ce lâche virus ignominieusement âgiste , sommes devenus des virtuoses virevoltant dans le virtuel.


Je viens de lire, publié par Le Monde, le compte-rendu du projet de protocole sanitaire pour l' Education Nationale. C'est proprement (c'est le cas de le dire) ahurissant et pratiquement infaisable. Autant dire que la majeure partie de l'occupation du temps scolaire va être constituée par la surveillance de la pratique des mesures sanitaires, mesures sanitaires d'ailleurs inapplicables de fait dans la plupart des établissements scolaires. L'ensemble du personnel va être affecté à un travail de surveillance et de garderie, d'ailleurs complètement traumatisant pour les enfants de Maternelle et des petites classes...comment imaginer un quelconque travail pédagogique dans ces conditions? Les responsables du Ministère ont-ils déjà visité des toilettes scolaires, des couloirs, des classes? Savent-ils comment fonctionnent les restaurations? Ont-ils jamais surveillé des récrés et fait des cours? Les raisons de cette reprise n'ont rien à voir avec des nécessités pédagogiques , cela paraît évident. La pression pour un retour au travail prématuré de tous les parents est la seule motivation. Le bon sens des parents, des enseignants, de tout le personnel et des municipalités voudrait que cette reprise n'ait pas lieu.

Derrière ces mesures economico-sanitaires de la reprise ( j'adore ce mot, ça me fait penser à ma grand mère qui faisait des reprises aux chaussettes usagées ) il y a , sans sombrer dans le complotisme, des arrière-pensées. Cette reprise est, en France comme ailleurs, anticipée, car la pandémie n'est pas éteinte. Un langage honnête, mais impossible de la part des gouvernements, aurait été de dire : on va reprendre les activités avec ce qu'on peut faire comme paravent sanitaire , mais la conséquence sera forcément l'accélération de la survenue d'une deuxième vague, de toutes façons redoutée mais attendue. Discours impossible pour deux raisons : d'abord parce que, en l'absence de remède et de vaccins , cette perspective est affolante et ensuite parce que les citoyens ne marcheraient pas . Alors, on tergiverse, on fait comme si, on bidouille, on fabule.



Confinement
Ce matin là...Etait ce le matin ? Non, plutôt l'après-midi, ou peut être le soir. A la réflexion ce devait être le soir. Ce soir là donc...Quelle heure pouvait-il être ? Quel jour ? C'était hier, non, avant-hier...Je ne sais plus..Ce matin, non, ce soir là...Mais de quoi voulais-je parler ? C'est sans importance...Ah ! Oui ça me revient..Effectivement, c'est sans importance. N'en parlons plus.
Bon, je vais me faire un café...Quelle heure est-il ? Ah ! C'est l'heure du thé ! Alors, un thé plutôt...Et puis non un café. Je vais me faire un café, j'ai envie d'un café. Avec des speculoos. J'aime bien..Où sont ils ?... Je n'ai plus de speculoos. Bon , je vais prendre des galettes. AH ! J'ai retrouvé les speculoos. Qu'est ce qu'ils foutent dans ce placard ? A consommer de préférence avant le...Aucune importance, ces trucs là, ça se conserve. Où j'ai rangé le café ?... Mais qu'est ce qu'il fout là lui aussi ? Il faudrait que je range ce placard. Bonne idée ça, ça va m'occuper un bout de temps. Enfin, pas tout de suite... je ferai cela plus tard. Quand je ne saurai pas quoi faire......



De mon balcon
Le Mai, le joli mai..
Temps frais, ciel terne . Les rares oiseaux rasent les toits et les quelques passants ont revêtu des tenues d'hiver. On ne peut plus se fier au calendrier. Hier, par l'effet du vent, le paysage vivait, s'ébrouait. Aujourd'hui tout est suspendu, stagnant, maussade; ce paysage saturnien est comme un reflet de notre condition présente. Il est comme nous suspendu, dans l'attente, une image arrêtée d'un film dont on ne connaît pas la suite, ni la fin. Pas désespéré, seulement
désenchanté, soucieux.



Sur mon balcon, pendant une éclaircie
Quelque pensées errantes...mais peut-être pas aberrantes (?)...
L'aspect intéressant de cette expérience contrainte est que, lorsque nous en sortirons, ce sera comme un retour d'exil. Nous redécouvrirons l'ordre des choses ancien, avec des yeux neufs, nous le reconsidérerons. Beaucoup de nécessités nous paraîtront superflues, à l'inverse, beaucoup de choses que nous paraissaient superflues nous sembleront nécessaires.
Nous pourrons faire un tri, et il se fera naturellement, non pas que nous aurons plongé dans des abîmes de réflexion pendant ces semaines d'absence, mais parce que cet effacement aura éteint l'habitude, parce que ce qui nous était coutumier prendra brusquement un relief nouveau.
Et c'est à partir de ce tamisage que nous pourrons envisager le futur. En cela l'expérience incongrue sera salutaire.
Les cariatides de l'ordre ancien l'ont bien compris, c'est pourquoi elles s'empressent et s'efforcent à soutenir, à maintenir, ce qui risque de s'effriter, de partir en morceaux.


Sur mon balcon, pendant une éclaircie
Quelque pensées errantes...mais peut-être pas aberrantes (?)...
L'aspect intéressant de cette expérience contrainte est que, lorsque nous en sortirons, ce sera comme un retour d'exil. Nous redécouvrirons l'ordre des choses ancien, avec des yeux neufs, nous le reconsidérerons. Beaucoup de nécessités nous paraîtront superflues, à l'inverse, beaucoup de choses que nous paraissaient superflues nous sembleront nécessaires.
Nous pourrons faire un tri, et il se fera naturellement, non pas que nous aurons plongé dans des abîmes de réflexion pendant ces semaines d'absence, mais parce que cet effacement aura éteint l'habitude, parce que ce qui nous était coutumier prendra brusquement un relief nouveau.
Et c'est à partir de ce tamisage que nous pourrons envisager le futur. En cela l'expérience incongrue sera salutaire.
Les cariatides de l'ordre ancien l'ont bien compris, c'est pourquoi elles s'empressent et s'efforcent à soutenir, à maintenir, ce qui risque de s'effriter, de partir en morceaux.


De mon balcon. 14h
Un peu de douceur. Un soleil pâlot, convalescent. Les merles apprécient, la poule noire aussi ; elle fouille au pied des arbres. Les promeneurs en famille et les joggers sont plus nombreux, c'est dimanche...les rites sont persistants. Pas de voitures mais de nombreux vélos
. Et une dame qui passe, elle porte une cage vide, une gamelle et des croquettes et elle appelle son chat. Elle a un masque, elle regarde partout, elle cherche ; un drame se joue devant moi. Je n'ai vu que les chats quotidiens, pas d'inconnu. Elle s'éloigne, le gros chat noir la suit un peu, il a senti les croquettes, puis, dépité, il s'éloigne aussi.
Le thermomètre affiche 18 degrés, les hirondelles volent haut, c'est bon signe. Une tourterelle vient de se poser sur le mur d'un jardin.
Il se passe beaucoup de choses quand il ne se passe rien ...et je pense à Pérec.

De mon balcon 18 h
Le soleil s'affirme. Les gens sont sortis, de plus en plus nombreux. Des enfants font du vélo, de la trottinette, jouent sur les pelouses. On entend des cris, des rires. Le confinement a visiblement un peu craqué. Tout cela est joyeux! Mais pourquoi faut-il que ce... type...( je reste poli) fasse tourner le moteur de sa bagnole, sans doute pour recharger sa batterie, maintenant et quasiment sous les fenêtres? Et l'odeur de l'essence monte jusqu'à moi. Je rentre...

En passant
Je n'avais jamais voulu revoir Cyrano de Bergerac, cette pièce inclassable, neo-romantico-baroque,un peu flamboyante, ni dans un théâtre, encore moins au cinéma, parce que j'ai voulu sauvegarder intact le souvenir de Daniel Sorano-Cyrano , vu lorsque j'étais ado au théâtre de l'Atelier. Il a fallu ce foutu confinement pour que je rompe ce pacte avec moi-même et j'ai regardé la mise en scène de Podalydès à la Comédie Française à la télé hier soir. Comment dire...c'était bien...belle et riche mise en scène, de très bons acteurs...mais cette débauche de couleurs et d'effets se superpose à mon souvenir qui , lui, est bizarrement en noir et blanc, façon TNP-Jean Vilar .Et je me demande si je ne regrette pas d'avoir cédé à la tentation.
Ceci dit, tout à fait en passant.

De mon balcon
Beau soleil. C'est réconfortant.. J'ai achevé ma ballade autorisée. Retour au pensionnat. Balcon...
Un constat ornithologique: les pigeons respectent spontanément la distanciation sociale. Bon, ça vaut ce que ça vaut...Pas de quoi faire une communication scientifique A propos de la communication, les oiseaux en général, les merles en particulier, manifestent leur contentement, et chose nouvelle, on entend les bribes de conversations des confinés sur les autres balcons; mais dans cet immeuble un peu figé on n'est pas encore prêt à échanger d'un balcon à l'autre. Chacun pour soi, chacun dans son univers virtuel. Encore quelques mois et ça viendra. Quelques MOI ? On déconfineà partir du 11 !
L’image contient peut-être : oiseau, plante, plein air et nature



De mon balcon.. encore
Des nuages et une alternance d'un chaud soleil et d'un vent frais...Les gens sont très nombreux à déambuler et des enfants jouent dans la rue. Ce jour de semaine a une allure de dimanche d'été. La pression est trop forte, ça se relâche un peu. Même les voitures ont des envies de liberté. Ça circule comme jamais depuis le début du déconfinement. Advienne que pourra semble être une devise largement acceptée, ou peut être s'agit il du goût du risque, ou de l'ignorance, ou de l'abandon et de la lassitude? Peut être aussi plus simplement la manifestation d'une envie de vivre qui prend le pas sur toute autre pensée ou tout autre sentiment.
Quittons les choses humaines. Une bande de moineaux a élu domicile dans un jardin un peu abandonné à l'est du balcon, mais peut être nichaient ils depuis longtemps déjà. Les jeunes volettent et se chauffent sur le mur où les parents les nourrissent.
Le ciel se dégage doucement, le soleil brille: l'heure du thé, ma grande innovation depuis la réclusion.
Ah! J'allais oublier... mais là je cafte ! Il y a cette jeune fille qui tous les jours, vers. ,18 h sort de chez elle pour téléphoner longuement, pour échapper je suppose à l'oreille indiscrète des parents ! Je bâtis un roman....



FINI !
La rubrique " de mon balcon " finit là. Je me rends compte que l'observation des variations climatiques , les notations sur le spectacle changeant de la rue et les nuances de mes humeurs, ça finit par devenir redondant et lassant. Au bout d'un certain temps , je radote. Donc sans attendre le " déconfinement progressif " je cesse.
Je parlerai d'autres choses , plus cruciales, par exemple du monde à venir après ces semaines de gestation passées et sans doute à venir encore. Quel être va éclore quand la coquille cédera ? Un monstre ? Une douceur ? Tout dépend de la nourriture que nous apporterons . Pendant ces semaines beaucoup de choses se sont passées , sur le net beaucoup de personnes se sont exprimées, ont échangé, avec la conviction que le monde à venir ne pourra être la réplique du monde d'avant. Mais si l'édifice s'est fissuré, les tenanciers sont toujours là, prêts à colmater. Et pourtant, nous avons vu les manques, les mensonges, les tromperies, les incompétences, les ignorances, nous avons vu la suffisance des puissants leur morgue et leur impuissance de fait , leur imprévoyance, nous les avons vus accrochés à leurs dogmes, leurs profits, leurs intérêts, de tout cela nous avons connu les conséquences. Ils vont à nouveau nous parler d'efforts, de respect, de solidarité, que sais-je ? Ce sont des mots qui ne doivent pas duper. Ils vont tout faire pour sauver un monde qui n'est pas le nôtre, qui a failli. Nous sommes nombreux à vouloir respirer, au sens vrai et au sens figuré, un air nouveau vif et vivifiant.


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Journal du Grand Confinement  1337ème jour après le Grand Confinement Devant mon balcon, c'est vraiment la savane...Dans l'herbe haute hier soir, au coucher du soleil j'ai vu un renard. Cela n'a pas l'air de troubler les chats, apparemment il ne les chasse pas, quant aux poules sauvages elles ont appris à se réfugier dans les arbres ; je pense qu'il doit manger les rongeurs. Ensuite je n'ai plus rien vu,la nuit est tombée, c'était l'heure du couvre-feu . J'ai fermé mes volets et éteint mes lumières d'autant que j'ai entendu passer une patrouille de vigilants. Aujourd'hui, jeudi j'ai le droit de sortir à  « l'heure des vieux » . Il va encore falloir enfiler cette foutue Kombi , j'ai horreur de ça ! D'autant que je dois enfiler l'ancien modèle, celui qui s'attache dans le dos...Le modèle récent est dans le lave-linge. Et puis j'ai horreur aussi de me retrouver avec des gens qui ont t