La mer toujours
jusqu'à l'horizon
quelques goélands
bercés par la houle
le clapotis des vagues
le fouet vivifiant
du vent marin
La ville au loin
que l'on soupçonne
comme une ombre violette
et les grues des chantiers
comme des arbres nus
et ses remparts de béton
les enfances assoupies
dans des prisons de glaces
les amours comblés
et les amours déçus
la dureté de la pierre
et la froideur du marbre
et les désespérés
les errants
les perdus
les rêves engloutis
les rêves inassouvis
les adolescences
blessées
les ventres satisfaits
et les esprits sereins
les ventres affamés
les destins fracassés
et les désirs froissés
La mer toujours
jusqu'à l'horizon
quelques goélands
bercés par la houle
le clapotis des vagues
le fouet vivifiant
du vent marin
La ville au loin
que l'on devine
comme une ombre violette
comme une saillie
comme une tumeur
de fer
de pierre
de chair
comme une boursouflure
et les douleurs des hommes
et les attentes
et les espoirs
et les tourments
les petits matins
engourdis
les soirs
appesantis
les gestes quotidiens
les chemins ressassés
les bonheurs de hasard
La mer toujours
jusqu'à l'horizon
quelques goélands
bercés par la houle
le clapotis des vagues
le fouet vivifiant
du vent marin
La ville au loin
que l'on redoute
comme une ombre violette
et ses clameurs
son tintamarre
ses mots bavards
ses discours au comptoir
ses rumeurs de bazar
ses écrans bariolés
les grandes routes
encombrées
les foules
spasmodiques
les magasins croulant
sous d' improbables marchandises
ses vitrines éclatantes
aiguisant les envies
fabrique chimérique
de rêves inassouvis
conglomérat
d'ordures
redoutables
chatoyantes
que cimentent
implacable
la loi
et l'ordre
des repus
abcès
gonflé
retenant son pus
La mer toujours
jusqu'à l'horizon
quelques goélands
bercés par la houle
le clapotis des vagues
le fouet vivifiant
du vent marin
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